Le papier est la matière première de l'Origami et son choix est déterminant pour la réussite des pliages. Outre le papier d'Origami japonais ( washi ( )), on peut utiliser n'importe quel papier pourvu qu'il soit solide et qu'il conserve les plis effectués. Il suffit de le découper aux dimensions désirées. On choisit de préférence des papiers fins, souples et résistants. Ils doivent se manipuler facilement mais en aucun cas se détendre ou onduler. Une des premières règles en Origami est d'avoir un papier parfaitement carré et de disposer d'une surface de travail parfaitement lisse. Pourtant tout a commencé avec l'invention du papier lorsqu'en l'an 538, un prêtre bouddhiste venu de chine a introduit au Japon la méthode de fabrication du papier avec du bois. Ce secret si disputé s'est ensuite répandu au VIIIème siècle lorsque les prisonniers de guerre chinois victimes du conflit avec l'empire mauresque ont été contraints de révéler leurs techniques. Elles arrivent en Europe au XIIIème siècle de façon moins brutale lorsque les Maures conquièrent le Sud de
A l'origine, le papier était donc un matériaux précieux, c'est-à-dire vraisemblablement très cher, ce qui explique que l'Origami ne se soit pas ouvert immédiatement au grand public. Réservé au cérémonies, il était soumis à des règles de pliage si rigoureuses que l'on ne pouvait les apprendre qu'auprès d'un spécialiste. Le plus souvent, l'Origami de cérémonie servait à décorer les cruches de sake (( _ ) alcool de riz). Ainsi dans les cérémonies religieuses, une feuille de papier plissée était placée autour du goulot des récipients de saké et servait de bouchon d'apparat, souvent resserrée puis fixée par un ruban d'or et d'argent que l'on appelait mizuhiki ( ). Pour les mariages, l'Origami avait une forme et une fonction beaucoup plus élaborée et symbolique: 2 papillons de papier, mâle (ocho ( )) et femelle (mecho ( )), que l'on fixait individuellement avec un ruban autour du goulot de deux cruches de saké. Ils représentaient les époux. Au cours de la réception , on décrochait les deux papillons et on les posait l'un sur l'autre. Puis on mélangeait le contenu des deux cruches dans un autre récipient et l'union des deux époux était reconnue sacrée.
N'allons pas croire qu'en Europe le pliage n'existait pas. Simplement, on pliait le tissu et non le papier. Il suffit de penser aux collerettes de dentelles espagnoles du XVIème siècle, aux costumes et coiffes savamment plissées ou encore aux serviettes pliées dont on orne toujours les tables de cérémonie.