Cependant, il faut savoir être objectif de temps en temps, car tout n'est pas aussi noir qu'on pourrait le croire. Notament en ce qui concerne le yamaguchi-gumi, suite à sa réorganisation 89. Alors, coup de pub, ou retour à l'Esprit des Guerriers (Bushido), voici donc de quoi philosopher, sur les évênements du 17 janvier 95.
Dans un pays très touché par les séismes, Kobe demeurait une oasis de paix. Depuis 400 ans, cette élégante cité de la baie d'Osaka avait été épargnée par les catastrophes. Mais un matin de janvier 95, vingt secondes suffirent à transformer la riante métropole en un paysage de mort. Privé d'eau et d'électricité, face à l'incurie d'un gouvernement incapable de leur apporter l'aide qui s'imposait, les habitants de Kobe durent reconstituer eux-mêmes le puzzle de leur monde éclaté. Toutes les aides furent les bienvenues (uniquement japonaises), y compris les plus inattendues.
Au grand dam des autorités, le syndicat du crime Yamaguchi-gumi, principale organisation de la pègre japonaise, forte de 30 000 adhérents en 95, fit preuve d'une efficacité qui devait lui valoir les gros titres de la presse et les éloges de tous. Il ouvrit au public, sans logement ni ressources, son bastion de la circonscription de Nada et, avant même la fin des répliques, commença à distribuer de l'eau puisée à son puits et des repas préparés par sa propre cantine. L'information se répandit comme une traînée de poudre, et, en milieu d'après-midi, 200 personnes faisaient la queue devant le portail. Ce n'était qu'un début. Les hommes de main du syndicat passèrent les jours suivant à décharger des camions de riz, pâtes alimentaires, aliments pour bébé, pardessus, couches, sacs de couchage, radiateurs à pétrole, poêles transportables ou encore lampes-torches. La citadelle du gang en fut transformée. Le parking fit office d'entrepôt. Toutes les marchandises y étaient étiquetés et impeccablement empilées sous des tentes.
Bientôt, les jeunes mafieux, servirent 8000 repas par jour; 15 camionnettes de location sillonnaient la ville pour livrer des fournitures aux hôpitaux, aux centres d'hébergement et aux églises.
Une femme se crut obligée de rappeler au prêtre de son quartier que tous ces dons provenaient de mains souillées de sang. - "Les voies du Seigneur sont impénétrables, répondit le brave curé. Voulez-vous des bananes ?" Elle en prit.
Une aide inattendue:Prochaine fiche: Le Bain, Acte Social