Le katana traditionnel comporte
des éléments parfaitement codifiés depuis le XVIe siècle.
Suite
L'Anatomie
du Katana
Illustration montrant le polissage d'une
lame au XVIIe siècle
Entraînement
à la coupe exercé sur des nattes de paille
1)
La Lame
Elle est munie
d'un seul tranchant, et est destinée à frapper de taille. Elle possède à son
extrémité une grande soie plate qui s'insère dans la poignée dans laquelle
elle est maintenue par une clavette de bambou.
2)
Le Fourreau
Constitué de
demi-coques de bois, il est recouvert de laque, son aspect lisse permet de
le glisser aisément dans la ceinture de tissu traditionnellement portée par
le samouraï. Autre qualité, la laque permet de facilement faire varier l'angle
du fourreau et donc celui de la lame lors du dégainage. Il est renforcé à
ses extrémités par une pièce de corne ou de bois dur.
Le
Polissage
Cette phase souvent
aussi longue que le processus de forge est conduite avec une extrême minutie.
Il s'agit non seulement de donner une forme et un tranchant parfaits à la
lame mais aussi de lui donner un poli glacuré "de céramique" révélant toute
les variations cristallines générées par le trempage sélectif de la lame.
Tout au long
de son travail, le polisseur fait usage de meules dormantes d'un grain décroissant,
en grès au début, en calcaire à la fin.
De forme rectangulaire,
elles sont posées sur un bloc de bois et calées au moyen d'une pince maintenue
par le pied (voir ci-dessus).
Devant lui, il
dispose d'un bloc d'eau avec l'aide d'une louche de bambou.
Le polissage
de la lame est conduit grâce à un mouvement de va-et-vient de la lame sur
la pierre. Terriblement répétitif, ce mouvement est aussi extrêmement précis.
Le polisseur
joue sur la pression, l'axe de la lame par rapport à la pierre et enfin la
dimension des sections travaillées. Ainsi, au fur et à mesure que la lame
prend forme la pression devient plus légère, l'axe de travail plus oblique
et les sections plus importantes.
Afin d'éviter
coupures et ampoules, la lame est enrobée partiellement de tissu ligaturé,
les mains restent nues pour garder toute leur sensibilité.
La pointe elle-même
est façonnée à l'aide d'une plaquette abrasive disposée sur une cale de bois
portant plusieurs traits de scie transversaux destinés à apporter une certaine
souplesse au dispositif.
Enfin le polissage
final est conduit au moyen d'une plaquette abrasive extrêmement fine tenue
par le pouces la lame étant tenue entre les mains.
Le dernier travail
du polisseur et non le moindre consiste à révéler la structure cristalline
au moyen d'un abrasif légèrement acide.
Dans ce domaine
deux écoles s'opposent depuis la nuit des temps, la première préférant laisser
à la lame sa beauté naturelle, la ligne de trempe ombrée étant seulement révélée
par la pierre acide. La seconde école apprécie "un maquillage" de la lame
visant à renforcer les contrastes cristallins.
A cet effet lors
du polissage final, le polisseur utilise un abrasif moins fin qui laisse un
aspect argenté mat, disposé sous son pouce, il suit soigneusement tous les
contours de la ligne de trempe. Le reste de la lame est passé au brunissoir,
c'est-à-dire frottée avec une pièce d'acier dur et poli qui va en araser tous
les microreliefs et lui donner l'aspect d'un miroir contrastant fortement
avec la ligne de trempe. Lorsque le polissage est terminé, la lame est retournée
au forgeron qui, s'il est satisfait de sa qualité, la signe au niveau de la
soie au moyen d'un burin.