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Dossier Japon n°3
Le Sabre Japonais

     Le katana traditionnel comporte des éléments parfaitement codifiés depuis le XVIe siècle.

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L'Anatomie du Katana
(c) Excalibur
Illustration montrant le polissage d'une lame au XVIIe siècle
(c) Excalibur
Entraînement à la coupe exercé sur des nattes de paille
1) La Lame
     Elle est munie d'un seul tranchant, et est destinée à frapper de taille. Elle possède à son extrémité une grande soie plate qui s'insère dans la poignée dans laquelle elle est maintenue par une clavette de bambou.
2) Le Fourreau
     Constitué de demi-coques de bois, il est recouvert de laque, son aspect lisse permet de le glisser aisément dans la ceinture de tissu traditionnellement portée par le samouraï. Autre qualité, la laque permet de facilement faire varier l'angle du fourreau et donc celui de la lame lors du dégainage. Il est renforcé à ses extrémités par une pièce de corne ou de bois dur.
Le Polissage
     Cette phase souvent aussi longue que le processus de forge est conduite avec une extrême minutie. Il s'agit non seulement de donner une forme et un tranchant parfaits à la lame mais aussi de lui donner un poli glacuré "de céramique" révélant toute les variations cristallines générées par le trempage sélectif de la lame.
     Tout au long de son travail, le polisseur fait usage de meules dormantes d'un grain décroissant, en grès au début, en calcaire à la fin.
     De forme rectangulaire, elles sont posées sur un bloc de bois et calées au moyen d'une pince maintenue par le pied (voir ci-dessus).
     Devant lui, il dispose d'un bloc d'eau avec l'aide d'une louche de bambou.
     Le polissage de la lame est conduit grâce à un mouvement de va-et-vient de la lame sur la pierre. Terriblement répétitif, ce mouvement est aussi extrêmement précis.
     Le polisseur joue sur la pression, l'axe de la lame par rapport à la pierre et enfin la dimension des sections travaillées. Ainsi, au fur et à mesure que la lame prend forme la pression devient plus légère, l'axe de travail plus oblique et les sections plus importantes.
     Afin d'éviter coupures et ampoules, la lame est enrobée partiellement de tissu ligaturé, les mains restent nues pour garder toute leur sensibilité.
     La pointe elle-même est façonnée à l'aide d'une plaquette abrasive disposée sur une cale de bois portant plusieurs traits de scie transversaux destinés à apporter une certaine souplesse au dispositif.
     Enfin le polissage final est conduit au moyen d'une plaquette abrasive extrêmement fine tenue par le pouces la lame étant tenue entre les mains.
     Le dernier travail du polisseur et non le moindre consiste à révéler la structure cristalline au moyen d'un abrasif légèrement acide.
     Dans ce domaine deux écoles s'opposent depuis la nuit des temps, la première préférant laisser à la lame sa beauté naturelle, la ligne de trempe ombrée étant seulement révélée par la pierre acide. La seconde école apprécie "un maquillage" de la lame visant à renforcer les contrastes cristallins.
     A cet effet lors du polissage final, le polisseur utilise un abrasif moins fin qui laisse un aspect argenté mat, disposé sous son pouce, il suit soigneusement tous les contours de la ligne de trempe. Le reste de la lame est passé au brunissoir, c'est-à-dire frottée avec une pièce d'acier dur et poli qui va en araser tous les microreliefs et lui donner l'aspect d'un miroir contrastant fortement avec la ligne de trempe. Lorsque le polissage est terminé, la lame est retournée au forgeron qui, s'il est satisfait de sa qualité, la signe au niveau de la soie au moyen d'un burin.

 

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