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Dossier Japon n°4
Les Religions au Japon

      Au Japon, il y a deux fois plus de croyants que d'habitants, chaque individu pouvant s'adonner à plusieurs religions en même temps. En effet, et selon une boutade bien connue:

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1) LA RELIGION SHINTOÏSTE
"Le Japonais nait Shinto, raisonne Confucianiste ou Zen, et meurt Bouddhiste".
      Dans ce contexte, vouloir recenser les pratiquants relève de la gageure; disons que la moitié de la population de l'archipel nippon est Shinto, que 40% sont bouddhistes, le reste se répartissant selon les sectes les plus représentatives. Les chrétiens se situent aux environs de 1% (soit quand même près de 1,5 million d'habitants). Mais que prêchent-elles ? C'est ce que nous allons nous employer à vous montrer.
Prêtres shinto en tenue de cérémonie avec leur coiffe de gaze.
(c) Editions Larousse
Qu'est-ce que c'est ?
Corde tressée ornée de papiers pliés propre au culte Shinto et sensée éloigner les esprits maléfiques.
Shime
      La plus ancienne religion du Japon, le Shintoïsme ou "voie des dieux" est en fait un ensemble de croyances. Le terme de Shinto apparut pour différencier la religion originelle japonaise du Bouddhisme (apparu au VIème siècle). Les rapports et influences entre ces 2 religions sont très étroits. Toutefois, dans le Shintoïsme national, l'Empereur - ou Teno en est le Gardien Suprême.
      Reposant sur de vastes concepts d'harmonies qui régissent la nature et les rapports humains, le Shintoïsme est un animisme. Il vénère les esprits (Kami) qui sont les supports constants de cette croyance. On n'en compte pas moins de 800 myriades, autant dire l'infini: les arbres, l'eau, le vent, les ancêtres sont des Kami inscrits en place d'honneur, parmi tous les autres, au panthéon du Shintoïsme. Ils ont chacun leur territoire, leur fonction. Aussi, les héros de l'histoire japonaise sont également devenus des Kami après leur mort, un peu comme les saints catholiques. Il est fréquent, même, lorsqu'on ouvre une boutique ou que l'on construit un immeuble, de faire appel à un prêtre Shinto qui vient, en grand costume, chasser les mauvais esprits de l'endroit.
Le portique vermillon d'un torii domine la charmante plage de Katsura hama, situé près de Kochi, sur la façade méridionale de Shikoku.
(c) Editions Larousse
2) LA RELIGION BOUDDHISTE
Qu'est-ce que c'est ?
      Le premier portait de "l'Illuminé", ou de Siddharta Gautama, autrement dit Bouddha, fut apporté au Japon par les Coréens, au VIème siècle. Les Japonais lui donnèrent entre autres noms, celui d'Amida Butsu. Le Bouddhisme ne cessa depuis lors de se répandre et d'attirer de nouveaux fidèles, désireux d'acquérir toutes les vertus terrestres dans l'espoir d'une vie future meilleure.
Bonze en prière dans un temple bouddhique. Et si les japonais meurent bouddhistes, cela a contribué à renforcer l'image austère du bonze.
(c) Editions Larousse
      Riche de ses rites, à même d'émouvoir le peuple par la dignité des cérémonies qui se déroulentdans les temples, cette religion a donné à la société à la fois un côté brillant, l'art en étant la transcription la plus visible, et un côté grave, comme le culte des ancêtres qui a renforcé, si besoin était, les institutions familiales.
      Le Bouddhisme fut imposé au début par le pouvoir qui y voyait, outre une discipline morale, un moyen d'introduire dans l'archipel la culture chinoise. Avec lui, les Japonais découvraient donc une foule de notions jusque-là inconnues: le cycle des morts et des renaissances, l'interdiction morale de se livrer à la luxure, la grâce promise aux croyants. Toutefois, fidèles à leur vieux tribalisme, ils en rejetèrent tout ce qui ne s'y accordait point et notamment la spéculation métaphysique, déjà largement altéré par le relais chinois. Surtout, ils lui appliquèrent leur fondamentale tendance au sectarisme, au morcellement en chapelles où, autour d'un maître vénéré, on bénéficie en groupe restreint de l'enseignement sacré.
Temple ou Sanctuaire ?
      Le bouddhisme a marqué d'une empreinte profonde toute la civilisation nationale et, par exemple l'architecture. Si la maison traditionnelle, sur pilotis, dérive largement du sanctuaire shintoïste primitif, c'est au bouddhisme qu'elle doit la discrète harmonie de son espace intérieur - matière et couleurs des parois, aspect végétal, naturel et comme inachevé de l'ensemble -, l'aménagement de la pièce d'apparat qui transpose à peine l'oratoire monacal, le symbolisme enfin déployé dans le jardin.
Religion et Architecture:
      Durement éprouvée par les tremblements de terre (surtout le dernier en 1923) et les bombar-dements de la 2ème  guerre mon-
diale, Tokyo n'a pas conservé grand chose de son patrimoine religieux. Contrairement à ceux de Kyoto, qui sont bien souvent plusieurs fois centenaires, les temples de la capitale ont presque tous été reconstruits durant ces 40 dernières années.
      Comme partout au Japon, il faut faire la distinction entre les temples (bouddhiques) et les sanctuaires où se déroulent les cérémonies shintoïstes. Les 2 religions ne sont d'ailleurs pas contradictoires et si l'on naît shintoïste, on meurt toujours bouddhiste. En attendant, un temple bouddhique est appelé ji ou tera, tandis que le nom d'un sanctuaire shinto est toujours suivi du mot jinja ou miya.
      Il n'est pas évident de reconnaître au premier coup d'oeil un temple bouddhique d'un sanctuaire shinto. La plupart du temps, seul les distingue la présence ou l'absence d'un torii, un portique de bois qui marquel'entrée des seuls sanctuaires. Il a la forme d'un immense perchoir d'où le coq du village est censé appeler Amateratsu, la Déesse du Soleil. De même, si l'on aperçoit au-dessus de la porte d'entrée, une cordelette de paille tressée (Shime), on peut être sûr qu'il s'agit d'un sanctuaire shinto et non d'un temple. Cette corde est la "barrière" qui éloigne les mauvais esprits. Une clochette ou un gong sont à la disposition des fidèles qui veulent appeler une divinité.
(c) Editions Larousse
Purification à l'entrée d'un sanctuaire.